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Ceux qui ont essayé de se lancer dans l’entreprenariat ont déjà entendu ceci : « 4 startups sur 5 se cassent la figure avant la troisième année d’existence. » Autrement dit une seule startup sur 5 réussie à se maintenir au bout de 3 ans. Cette information suffit largement pour décourager alors qu’on peut la voir sous un autre angle. Si on admet que cette assertion est vraie, alors pour créer 1000 startups prospères en Afrique, il suffit que 5000 essayent de concrétiser leurs rêves, leurs projets. Sachant qu’il y a bien plus de 5000 potentiels entrepreneurs en Afrique c’est donc possible d’y arriver. Par un raisonnement similaire, en admettant toujours que cette assertion soit vraie, on peut donc trouver combien des startups il faut créer pour qu’au bout de 3 ans il en reste dix mille, cent mille, un million … Il faut « juste » que plusieurs essayent au moins de concrétiser leurs rêves. Pour ce faire, il est nécessaire de changer la façon de percevoir l’échec et la façon d’appréhender le business. Le prochain Zuckeberg n’inventera pas Facebook avec le même modèle d’affaire. Il inventera autre chose, il utilisera un autre modèle d’affaire. Il n’existe donc pas une recette ou formule unique qui marche et qu’il faille nécessairement appliquer. Malheureusement c’est ce qu’on essaye de faire croire aux gens dans la plupart des formations autour du business plan. Ces formations abordent tellement très mal cette notion qu’elles ont même réussi à inculquer cette croyance : « il faut un BON BUSINESS PLAN pour se lancer. » Par « BON » entendez « BON » selon le banquier, le mec en costard cravate assis dans son bureau qui peut décider de te financer ou pas en fonction de vos rapports personnels, le solde de votre compte bancaire ou même simplement son humeur du jour. Plutôt qu’un guide pour soi-même, elles présentent le business plan comme LA condition sine qua non pour démarrer une activité, elles vous disent même le nombre de pages qu’il doit avoir ou ne pas dépasser ! C’est incroyable ! On met donc toute son énergie à rédiger un « bon business plan » (vu par le banquier) plutôt que de penser véritablement au business ou alors on enterre carrément son projet et ses rêves faute d’avoir pu « rédiger » un « bon » business plan vu par le banquier. Pourtant, toutes les entreprises prospères n’ont pas forcément commencé par un business plan (au sens largement mal compris par les gens), certaines en avaient mais les choses n’ont pas forcément été telles que le business plan le prévoyait. Il y a donc à mon humble avis la nécessité de repenser la façon d’entreprendre. Il y a la nécessité de trouver son propre modèle d’entreprenariat qui s’adapte véritablement au contexte africain puisque même les banques en Afrique ne fonctionnent pas comme les banques ailleurs. Vouloir à tout prix entreprendre en Afrique avec des recettes européennes ou américaines ne garantit pas le succès quand bien même ces recettes auraient fait leurs preuves de l’autre côté. Il faut trouver son propre modèle et changer la façon de percevoir l’échec qui est en fait une occasion de s’améliorer. Souvenez vous que plus il y a des gens qui se lancent, plus il y aura des entreprises prospères même si le taux de réussite est faible. Nous, africains, avons l’avantage du nombre et avons une population jeune. Si ça vous vient à l’esprit d’entreprendre quelque chose, plutôt que d’essayer de rédiger un bon business plan pour impressionner votre banquier procédez plutôt ainsi :

1.     Partez d’un problème, d’un besoin pour trouver le produit ou service à proposer. Si ce dernier répond à un besoin ou résout un problème alors il existe un marché. A ce stade, ne vous préoccupez pas à savoir la taille du marché et encore moins s’il y a des concurrents, focalisez-vous sur ce que vous proposez et sur le besoin ou problème. Vous n’avez pas besoin d’avoir 50% des parts de marché pour réussir, même à 1% des parts vous pouvez réussir. Aussi, rien ne vous empêche de proposer des services que d’autres font déjà. Sinon il existerait une seule marque de voiture, une seule marque de biscuit, une seule marque de vêtement.

2.     Demandez vous combien çà va vous couter de mettre en place votre produit ou service. Ne vous préoccupez pas à fantasmer sur ce que seront vos recettes, ce ne sont que des prévisions. En revanche vos dépenses sont réelles. Déterminez les pour savoir si vous êtes en mesure de les supporter. Au lieu d’essayer d’imaginer ce que seront vos recettes, imaginez plutôt ce qui vous arrivera si vous perdiez cet argent. Si le ciel ne vous tombera pas dessus, le risque est acceptable, alors lancez-vous. Ne perdez pas votre temps à imaginer des stratégies marketing pour aborder le marché, choisissez-en une et lancez-vous puisqu’il faut bien commencer quelque part. Vous saurez alors réellement si elle marche ou s’il faut réajuster. Si elle ne marche pas et que vous vous cassez la figure, le ciel ne vous tombera pas dessus, vous le saviez avant de vous lancer. Vous aurez d’ailleurs appris une leçon qui vous conduira vers une meilleure stratégie.

3.     Lancez-vous. C’est dans cette phase que vous pourrez faire tous les calculs de rentabilité que vous voulez puisque vous avez d’un côté les charges réelles et de l’autre les entrées réelles. Le nombre de page n’est pas limité ! En fonction de vos calculs, sur des données réelles, vous pourrez continuellement réajuster vos plans, vos stratégies marketing. C’est ici que vous savez véritablement si votre stratégie fonctionne ou s’il faut la revoir. Vous avez des chiffres réels pour comparer deux stratégies. Tant que vous pouvez supporter les charges sans que le ciel ne vous tombe sur la tête, continuez d’avancer en ajustant vos plans. Rien ne vous oblige à être rentable au bout de 3 ans ! Amazon n’est pas devenue ce qu’elle est en trois ans. Si finalement vous perdez quand même tout votre argent, le ciel ne vous tombera pas dessus, on le savait déjà.

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